19

L’année scolaire s’achevait. Les étudiants s’acquittèrent de leurs derniers examens avec beaucoup de facilité et Terra se déclara satisfait de leurs résultats. La dernière journée, ses élèves le rejoignirent dans le stationnement et voulurent savoir s’il avait l’intention de les accompagner lors de l’excursion annuelle en montagne. Amy, qui s’était accrochée de façon possessive à son bras, répondit à sa place.

— Monsieur Wilder ne maîtrise pas suffisamment ses jambes pour faire trois jours d’équitation.

— Même si on lui trouvait un animal tranquille et confortable comme un fauteuil ? suggéra Marco.

— Je suis désolée, les enfants. C’est un sport qu’il ne peut tout simplement pas pratiquer.

Amy tira son ami en direction de la voiture. Terra s’aperçut que ses élèves étaient déçus. Il se tourna vers Amy, qui venait de s’installer au volant.

— J’ai toujours voulu monter à cheval, l’implora-t-il.

— C’est trop dangereux pour toi.

— Tu sais bien que j’essaie tout au moins une fois.

— La selle d’un cheval n’est pas suffisamment confortable. Tu devrais consommer une tonne de calmants tous les soirs pour supporter cette douleur.

— N’est-ce pas ce que je fais déjà ?

— Terra, le sujet est clos.

Mais le Hollandais n’avait pas dit son dernier mot. Pendant sa séance d’exercices, il s’informa auprès du thérapeute pour savoir s’il pouvait monter à cheval sans endommager ses jambes. Le jeune homme lui répondit que s’il n’essayait pas de remporter une course ou de sauter par-dessus tous les obstacles qu’il rencontrait, il n’y voyait aucun inconvénient. Terra attendit donc d’être devant le téléviseur avec Amy avant de repasser à l’attaque. Il avait déposé sur ses genoux les feuilles remplies de symboles qu’il avait imprimées à l’école. Curieuse, Amy y jeta un coup d’œil.

— Tu dis que ces formules ne sont pas complètes. Que leur manque-t-il ? s’enquit-elle.

— De la stabilité. Il faudrait aussi que je conçoive les moteurs pouvant utiliser ce nouveau type d’énergie.

— C’est ce que tu faisais toute la journée dans ton laboratoire ?

— Oui. J’ai inventé plusieurs systèmes de propulsion capables de donner un bon rendement dans un environnement sans gravité.

— Et ils ont été employés par la NASA ?

— Seulement un.

— C’est plutôt décourageant, non ?

— C’est le lot de tous les inventeurs, Amy. Certaines idées plaisent aux investisseurs, d’autres non.

— As-tu l’intention de poursuivre cette recherche ?

— Peut-être, pour ma satisfaction personnelle. Mais il faudrait que je puisse utiliser un ordinateur plusieurs heures par jour.

Celui de l’école ne serait évidemment plus accessible durant l’été. Cependant, Amy n’aimait pas l’idée d’avoir un tel appareil à la maison, car elle craignait de perdre l’attention de son ami à tout jamais. Il l’assura qu’il ne ferait pas cette erreur deux fois et que, de toute façon, il n’avait aucun échéancier à respecter, cette fois. Il pourrait consacrer deux ans à cette recherche sans que personne ne lui lance d’ultimatum. La sentant plus réceptive, Terra lui reparla de l’excursion de l’école.

— J’ai demandé au thérapeute si mes jambes étaient assez fortes pour monter à cheval pendant trois jours.

— Terra, il n’en est pas question.

— Écoute-moi, je t’en prie. Si je ne monte pas à cheval maintenant, je ne pourrai plus jamais le faire. Mes jambes vont commencer à se détériorer dans quelques années.

— Mais pourquoi est-ce si important pour toi ?

— Parce que j’ai toujours voulu faire de l’équitation.

— Et s’il t’arrivait malheur ?

— Comment pourrait-il m’arriver quoi que ce soit alors que tu es à mes côtés ? fit-il avec un sourire irrésistible.

Amy se laissa gagner par ses beaux yeux. Elle rencontra le propriétaire de l’écurie pour s’assurer qu’il possédait un cheval doux comme un agneau et confortable comme un nuage. Il avait exactement la bête qu’elle cherchait et il pouvait même leur assigner un guide qui était également infirmier.

Nicole Penny, qui normalement accompagnait les élèves chaque année lors de cette randonnée, dut y renoncer, puisqu’elle était enceinte de huit mois. Elle offrit à son époux, Donald, de prendre sa place et d’escorter le groupe de Terra, juste au cas. Tout comme Amy, le médecin pensait que cette expédition était plutôt risquée pour un homme qui maîtrisait à peine ses jambes. Il tenta donc de le dissuader jusqu’à la dernière minute. Terra ne voulut rien entendre. Appuyé contre la clôture blanche du paddock, le Hollandais n’en démordait pas.

— Je suis dans la quarantaine, Donald, et il y a une foule de choses que je n’ai pas encore essayées. Je veux traverser l’océan sur un voilier, nager avec des dauphins, monter à cheval, piloter un avion et aller à Disneyland. Je ne veux pas passer le reste de ma vie à me balader entre la maison, l’école et l’hôpital. Avant de perdre mes jambes, mon rêve était de participer à une mission à bord de la navette spatiale, mais c’est impossible, maintenant.

— Alors, tu vas te contenter du voilier, des dauphins, du cheval et de l’avion ?

Terra hocha doucement la tête. Ses rêves étaient difficiles à comprendre pour un homme tel que Donald, qui était parfaitement heureux entre sa femme et son travail. Il accepta tout de même de l’accompagner à cheval, à condition qu’il ne se mette pas à pourchasser des bandits dans les canyons.

Les employés de l’écurie aidèrent Terra à grimper sur une jument paisible, qui ne broncha même pas. Les terreurs de l’école, au nombre de six, puisque Karen Pilson devait faire du travail communautaire, se joignirent à lui.

Le premier après-midi se passa très bien. Le groupe traversa la vallée et longea une rivière en se dirigeant vers les montagnes. Le terrain était plat. Terra ne trouva pas l’expérience aussi difficile que tout le monde le disait. Il avait passé les premières heures à écouter son corps, à l’affût du moindre malaise. Comme aucune douleur anormale ne se manifestait, il se mit à admirer le paysage. Rien n’était plus beau que l’ouest de ce grand pays froid, avec ses pics à perte de vue, ses vastes forêts sauvages et ses lacs limpides.

Ils s’arrêtèrent pour la nuit dans une clairière, au pied de la montagne, et allumèrent un feu. Pendant que les étudiants préparaient le repas, Amy força Terra à faire des exercices pour se dégourdir les jambes. Il la laissa étirer ses muscles sans protester, jusqu’à ce qu’une douleur aiguë lui traverse les genoux. Il les replia contre lui en se mordant les lèvres, sous les regards inquiets de ses élèves. Donald lui demanda de localiser la douleur. Elle s’étendait à toutes ses jambes, mais semblait provenir de ses rotules. Donald le tâta des orteils jusqu’aux genoux.

— Les transistors sont peut-être toujours actifs, avança Frank.

— Si c’était vrai, haleta Terra, je ressentirais cette douleur tout le temps, pas seulement après mes séances de physiothérapie ou une balade à cheval.

— À quelle heure sors-tu de l’hôpital, en général ? s’enquit Donald.

Terra jeta un coup d’œil à sa montre. Il constata avec surprise que c’était presque toujours vers six heures du soir et qu’il était effectivement un peu plus de six heures ! Donald conseilla à Amy de ne plus exercer ses jambes pendant les prochains jours, pour voir comment ses genoux se comporteraient à froid. Elle commença par s’opposer, puis céda devant l’insistance de Terra lui-même. Il avala un calmant et se coucha dans leur petite tente. Lorsqu’il fut endormi, Amy revint s’asseoir avec les autres près du feu.

— Cette douleur est inexplicable, s’affligea Donald.

Amy le savait bien, mais au milieu de cette nature sauvage, ils ne pouvaient pas faire de plus amples recherches.

À Houston, le déplacement de Terra vers les montagnes, détecté par des satellites, avait causé tout un émoi. Avant de le laisser quitter l’hôpital, les militaires avaient installé des puces électroniques dans ses genoux pour ne jamais le perdre de vue. Ils n’avaient aucune envie de voir disparaître leur investissement.

Le général entra en catastrophe dans le bureau de Michael Reiner et lui annonça la nouvelle. Le médecin l’apaisa en lui disant qu’il était au courant. Il avait pris la peine de s’informer de l’horaire estival de leur protégé. Il se trouvait dans les montagnes de Colombie-Britannique avec un groupe d’étudiants, comme le voulait la coutume scolaire de là-bas. Le général mit le psychiatre en garde une nouvelle fois : Terra Wilder ne devait pas disparaître.

Le deuxième jour de l’excursion, le groupe commença à gravir le sentier dans la montagne. Terra aperçut toutes sortes d’animaux sauvages, certains fuyant devant eux, d’autres les regardant passer avec curiosité. C’était la première fois qu’il voyait un cerf d’Amérique. Il s’en trouva tout ému. L’animal, un gros mâle, les examinait sans broncher, mais le guide avait sorti sa carabine de son étui par mesure de précaution. Il laissa passer les autres devant lui en surveillant l’animal, qui protégeait probablement sa progéniture cachée quelque part dans les fourrés. Quand le dernier cavalier eut tourné au bout du sentier, le guide les rejoignit.

Terra observait tout ce qui l’entourait avec la curiosité d’un enfant. La végétation de ce coin du monde était très différente de tout ce qu’il avait vu dans sa vie. Les arbres étaient vieux et énormes. Toutes sortes de petits champignons et même des fleurs poussaient sur leurs troncs mousseux. Il pensa que la Terre, à l’origine, avait dû ressembler à cet endroit.

Vers l’heure du midi, ils découvrirent de petites cascades, qui se jetaient dans une grande cavité naturelle creusée dans le roc. L’eau y était si limpide qu’on pouvait en voir le fond. Les étudiants attachèrent leurs chevaux aux arbres environnants, se dévêtirent, ne conservant que leurs camisoles et leurs boxeurs, et se jetèrent dans l’eau froide. Donald se plaça aussitôt sur le bord de la formation rocheuse pour attirer l’attention des adolescents.

— Nous n’avons aucune objection à ce que vous vous amusiez, déclara-t-il sur un ton paternaliste, mais nous ne voulons pas non plus que cette partie de plaisir se termine en tragédie. Alors personne ne pousse personne, compris ?

Les élèves lui décochèrent des sourires espiègles. On aurait pu penser qu’ils ne le prenaient pas au sérieux. Mais Terra les connaissait mieux que lui : il savait qu’ils avaient compris l’avertissement. Il les regarda s’ébattre dans l’eau en les enviant. Jamais il n’avait été aussi insouciant à leur âge. Son père avait exigé de lui les meilleures notes de tout le collège, alors il avait surtout étudié et lu des centaines de livres pour parfaire ses connaissances. Il n’avait participé aux parties de rugby du collège que parce qu’il y était obligé, sans jamais y prendre plaisir. Amy aperçut la petite flamme dans ses yeux verts.

— Tu ne sais pas nager, lui rappela-t-elle.

— Il n’a pas besoin d’être un champion olympique, Amy, répliqua Donald. L’eau n’est pas profonde et il y a six anges gardiens dans cette piscine.

Elle aida donc Terra à enlever ses vêtements, ne lui laissant que ses boxeurs. Donald le fit descendre dans l’eau et les élèves se chargèrent aussitôt de sa sécurité, comme une garnison de soldats autour de leur général. Sur le bord d’une grande roche plate, Amy le surveillait.

— On dirait qu’il n’a jamais joué dans l’eau de sa vie, remarqua Donald en prenant place près d’elle.

— C’est possible. Son père l’a enfermé dans un collège privé pendant toute son adolescence. Il l’a séparé de ses grands-parents qui l’adoraient pour le jeter en pâture à une bande d’enfants qui se sont moqués de son nom et de sa langue.

— Ça explique probablement son besoin d’être aussi près de ses élèves, maintenant. Ils lui permettent de faire tout ce qu’il n’a pas fait quand il était jeune.

— Est-ce qu’il arrêtera de souffrir un jour, Donald ?

— Quand j’aurai déterminé la source exacte de ses douleurs, je pense bien que oui.

Lorsqu’ils sortirent de l’eau, ils étaient tous gelés jusqu’aux os. Ils se laissèrent sécher au soleil. Amy frictionna les bras bleuis de son bel ami, qui souriait de toutes ses dents. Il était heureux et cela la fit sourire aussi. « À bien y regarder, il a en effet l’air d’avoir leur âge », pensa Amy.

Ils poursuivirent leur ascension dans la montagne. Les gros arbres firent graduellement place à des conifères touffus regorgeant d’oiseaux de toutes sortes. Terra aperçut un aigle qui planait dans la vallée et lui envia sa liberté. Le guide lui pointa le nid du rapace sur un repli de la falaise au-dessus d’eux. Il y avait tellement de choses qu’il ignorait au sujet de cette planète !

Lorsqu’ils s’arrêtèrent dans une clairière pour une deuxième nuit de camping, Terra pria Amy de le laisser monter leur tente. Il s’installa ensuite près du feu avec les autres. Marco lui tendit un hot-dog qu’on venait de faire griller dans les flammes. Il l’examina comme si c’était un échantillon d’une substance étrange. Ses étudiants pouffèrent de rire.

— Est-ce la première fois que vous mangez un hot-dog, monsieur Wilder ? s’amusa Fred.

— Je me sens vieux quand vous m’appelez monsieur Wilder. Appelez-moi Terra. Et oui, c’est la première fois que j’en mange.

Il vit bien qu’Amy, l’air contrarié, le mettait silencieusement en garde contre cette familiarité. Selon elle, il était dangereux pour un professeur d’abaisser la barrière qui lui assurait le respect.

— Mais on a certainement dû vous en offrir à une partie de base-ball ou de football.

— Je n’ai jamais assisté à de tels matchs.

Il leur avoua qu’il n’était pas sportif et voulut savoir si eux l’étaient. Ils lui parlèrent de tous les sports qu’ils avaient pratiqués et de ceux auxquels ils continuaient de s’adonner. Puis, ils se tournèrent vers Donald, qui déclara s’entraîner dans un gymnase au moins deux fois par semaine. Son sport préféré, par contre, était la pêche. Amy surprit tout le monde en révélant qu’elle avait été médaillée d’or en natation, qu’elle savait se servir d’un arc et d’une raquette de tennis en plus d’être ceinture noire de karaté.

— Mais vous semblez si fragile, si féminine ! s’étonna Fred.

— Il ne faut pas juger un moine par ses habits, prêcha Donald.

— Il ne faut pas juger un moine du tout, répliqua Marco. C’est contraire à la théorie du non-étiquetage.

Ils se lancèrent dans une longue explication de cette philosophie au bénéfice du médecin. Content qu’ils aient si bien compris ses enseignements, Terra mordit dans le hot-dog.

À six heures pile, une intense douleur le frappa aux genoux. Il laissa tomber son repas sur le sol et ramena ses jambes contre sa poitrine, le visage tordu par la souffrance. Amy lui apporta ses calmants sous les regards compatissants des adolescents. Elle voulut ensuite le reconduire dans leur tente, mais il refusa, préférant rester auprès du feu avec tout le monde. Donald l’observa avec attention et compta les minutes que dura la crise.

Au bout d’une demi-heure, Terra redevint calme. « Comme c’est étrange », pensa le médecin. Autour d’eux, la forêt résonnait des chants nocturnes des insectes et des animaux. Au-dessus d’eux, le ciel couleur d’encre était parsemé d’étoiles brillantes. Libéré de sa terrible douleur, le Hollandais leva les yeux vers le firmament.

— Vous devez connaître le nom de toutes les constellations, devina Katy.

— Je ne suis pas astronome, je suis astrophysicien. Mais je connais le nom de quelques-unes d’entre elles.

— Le travail d’un astrophysicien n’implique pas l’observation des étoiles ?

— Le mien était de concevoir de nouvelles sources d’énergie et les moteurs capables de les utiliser dans l’espace.

— Mais comment avez-vous pu laisser tomber un travail aussi intéressant pour enseigner à Little Rock ? s’exclama Chance.

— Enseigner est tout aussi captivant, assura Terra, et je ne le dis pas pour vous faire plaisir. Je le pense vraiment.

— Est-ce que certaines de vos machines flottent dans l’espace en ce moment ? voulut savoir Julie.

— Oui, répondit Terra avec un sourire évocateur.

— Vous devez être fier de vous, fit Katy.

— Je l’étais, autrefois. J’ai appris depuis que des affaires plus urgentes me réclamaient.

— Nous ? s’enquit Julie.

— Vous et votre formidable génération.

— La plupart des adultes ont une opinion différente des jeunes, plaisanta Frank.

— Seulement parce qu’ils vous jugent en fonction de leurs propres expériences et de leur conditionnement, mais les choses vont changer.

Donald comprenait de mieux en mieux comment Terra Wilder s’y était pris pour mater ces élèves que tout le monde redoutait : il prenait le temps de les écouter. Ce n’était pas un professeur qui monologuait devant sa classe en prétendant détenir la vérité universelle. Il était profondément humain et ses élèves le ressentaient. Cette découverte lui fit considérer son amitié pour Terra sous un jour nouveau : elle lui devint alors infiniment précieuse.

Le Hollandais passa ainsi trois jours formidables en compagnie des adolescents. Il les serra tous dans ses bras lorsqu’ils se séparèrent à l’écurie. Pour la première fois depuis qu’il s’était installé à Little Rock, il sentit qu’il faisait vraiment partie de la communauté. En suivant Amy vers leur voiture stationnée près des paddocks, Terra fut à nouveau la proie de la douleur débilitante dans ses genoux. Il était dix-huit heures.

Amy voulut fouiller dans son sac à dos pour prendre la bouteille de calmants, mais Donald l’en empêcha. Il voulait savoir si la douleur disparaîtrait d’elle-même une demi-heure plus tard ou si c’était les médicaments qui soulageaient Terra.

Le médecin plaça la main sur ses rotules artificielles et ressentit un curieux bourdonnement. Il fit signe à Amy de faire la même chose.

— Je n’ai jamais vu de genoux vibrer ainsi ! s’exclama-t-elle.

— Terra, je t’ai promis de ne plus jamais te comparer à un extraterrestre ou à un androïde, lui dit Donald, mais on dirait bien qu’il y a un court-circuit dans tes jambes.

Terra ne répliqua pas. Après tout, il ne savait pas lui-même de quoi ses membres étaient faits. La douleur ne dura qu’une demi-heure, même sans analgésique. Pour en avoir le cœur net, Donald emmena le Hollandais à l’hôpital, où ses genoux furent examinés aux ultrasons, cette fois.

Pendant cet examen, Donald réconforta Amy dans la salle d’attente. Il l’enjoignit de ne plus soumettre Terra à la physiothérapie et de ne plus lui donner de calmants, puisqu’ils ne changeaient rien à sa condition et qu’ils nuisaient inutilement à son cœur. On lui apporta alors les résultats des tests. Il les examina attentivement avant de rejoindre Terra.

— Qu’as-tu découvert ? s’énerva le Hollandais.

— Il y a un mécanisme complexe à l’intérieur de tes genoux, mais l’ordinateur est incapable de l’identifier.

Cette information n’étonna pas Terra, puisqu’il savait très bien que la NASA ne publiait pas la moitié de ses recherches. Il demanda au médecin de copier le schéma sur disquette afin qu’il puisse l’étudier chez lui. Dès qu’il fut à la maison, Terra alluma l’ordinateur. Amy se pencha avec lui sur l’étrange image qui apparut sur l’écran.

— C’est mon genou gauche, expliqua-t-il. Les petits points noirs, le long de mes os en plastique, sont probablement les transistors qu’ils ont utilisés pour stimuler la croissance de mes nerfs. Peut-être que les circuits dans mes genoux étaient des postes de commande pour ces transistors et qu’ils se sont détériorés avec le temps.

Amy avait du mal à concevoir que son corps puisse contenir des appareils aussi sophistiqués, mais c’était lui le savant, pas elle. Il agrandit l’image et s’intéressa de plus près au circuit intégré à sa rotule. N’y comprenant tout simplement rien, Amy décida d’aller préparer le repas.

Le lendemain matin, après le déjeuner, Terra se fit déposer à l’hôpital pendant qu’Amy allait à l’épicerie. Il se rendit directement au bureau du docteur Penny.

— Je veux que tu retires le dispositif électronique de mes genoux.

— Est-ce que tu comprends ce que tu me demandes ? s’effraya Donald. Ces circuits sont peut-être responsables de l’irrigation sanguine des tissus vivants. Sans eux, tes jambes risqueraient de pourrir !

— Nous ne savons pas à quoi ils servent et nous ne le saurons pas avant d’en avoir extrait au moins un pour l’examiner.

— Terra, je suis désolé. Il n’est pas question que je touche à ces mécanismes avant de savoir s’ils te maintiennent en vie.

— Mais je ne peux plus endurer cette douleur ! s’écria-t-il, exaspéré.

— Bon. Alors, faisons un compromis. Je vais demander au docteur Reiner de m’envoyer les plans exacts de ces dispositifs et le détail de leur fonctionnement. Quand nous aurons toute l’information en main, nous prendrons une décision ensemble.

Terra fut contraint d’accepter sa proposition. Donald ne perdit pas de temps et appela au Texas. Le docteur Reiner lui promit de lui faire parvenir ces renseignements le plus rapidement possible.

Michael se dit qu’il était bien malheureux que Donald Penny ait découvert les implants que ses supérieurs avaient fait installer dans les genoux de Terra Wilder. Si le médecin canadien décidait de les extraire, ils ne pourraient plus le retracer par satellite. Il fallait donc trouver une façon de retarder l’intervention et de persuader l’astrophysicien que sa vie dépendait de ces puces électroniques.

Qui est Terra Wilder ?
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